Un pari sur l’innovation pour réaliser des Objectifs de développement durable (Odd). Regarder un monde tel qu’il devrait être et se dire pourquoi pas. Peut-être, aussi, redécouvrir ce qui donne une signification à une existence humaine et un sens à une amélioration de sa condition. Selon le Pnud (Programme des nations unies pour le développement), l’éducation pour tous est une des structures des plus sûres et des mieux conçues pour réaliser un développement durable. Ce quatrième objectif des dix-sept Odd « fait en sorte que toutes les filles et tous les garçons suivent un cycle complet d’enseignement primaire et secondaire gratuit d’ici 2030. Il vise également à donner accès, dans des conditions d’égalité, à un enseignement professionnel, ainsi qu’à éliminer les inégalités entre les genres et les revenus, dans le but de permettre à tous d’accéder à des études supérieures » (https://www.undp.org/fr/sustainable-development-goals/quality-education).
Chercher à comprendre et à résoudre les problèmes liés à la pauvreté dans le monde Esther Duflot en a fait un credo. Ça lui a valu un Prix Nobel d’économie (2019). Un travail innovant dans sa spécialité : l’économie de développement. « Elle utilise des méthodes expérimentales et des essais contrôlés randomisés pour évaluer l’efficacité des politiques publiques et des programmes de développement » (https://www.economie.gouv.fr/facileco/esther-duflo). Cette professeure d’économie est la présidente du conseil de direction du Fonds d’innovation et développement (Fid) créé en 2021. Un fonds « hébergé » par l’Agence française de développement (Afd) (https://www.tresor.economie.gouv.fr/Articles/2024/02/07/le-fonds-d-innovation-pour-le-developpement-fid-trois-annees-de-succes-et-un-renouveau-prometteur). Le Fid « a l’ambition de permettre l’émergence de solutions à fort potentiel d’impact pour lutter contre la pauvreté et les inégalités, d’évaluer rigoureusement leur efficacité et d’accélérer leur déploiement à plus grande échelle ». En trois ans, plus de trois millions de personnes, d’une vingtaine de pays, ont profité des innovations soutenues par le fonds. Et, dans sa démarche innovante, le Fid accorde une priorité à des projets relatifs à l’éducation, la santé, l’égalité de genre et le climat.
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Parmi les projets soutenus par le Fid, celui de Bibliothèque sans frontière relativement à Kédougou au Sénégal. 61 % des élèves y terminent leur cycle primaire contre 69 % pour toute l’Afrique. Le continent ayant le taux d’achèvement le plus bas dans le monde. « Pour compléter l’offre scolaire et améliorer durablement les apprentissages au Sénégal, l’ONG Bibliothèques Sans Frontières (BSF) propose une solution d’internet offline. Le financement du FID vise d’une part à déployer l’innovation dans des écoles de la région de Kédougou, et d’autre part à mesurer son impact auprès des élèves et des enseignants » (https://fundinnovation.dev/projects/une-innovation-technologique-au-service-de-l-education-au-senegal). Le projet, lancé depuis bientôt deux ans, est au « stade 2 de son financement : test et préparation du passage à l’échelle ».
Pour Bsf, son projet s’articule sur un triple dispositif : « concevoir et déployer un dispositif Internet offline au sein des écoles permettant aux enseignants et aux élèves de se connecter sans consommer aucune donnée ; créer des contenus éducatifs numériques riches alignés sur les programmes scolaires primaires ; former les enseignants à l’utilisation et à l’appropriation des outils pour faire évoluer leurs pratiques ». Aussi est-il précisé sur le site internet du Fid : « L’intervention financée par le FID permettra de déployer le dispositif dans soixante (70) écoles (…) et d’évaluer son impact en termes d’apprentissage et de réussite scolaire des élèves, de consolidation de leurs compétences numériques et de renforcement des pratiques pédagogiques des enseignants ». Pour rappel, en novembre 2023, Bsf avait offert 840 tablettes, des vidéos projecteurs et kids scolaires à l’inspection d’académie (IA) de Kédougou.
